Accueil > Tabac et alcool : des dangers pour les animaux aussi

Tabac et alcool : des dangers pour les animaux aussi

alcool tabac animaux de compagnie

 

Bien involontairement, les animaux de compagnie peuvent aussi être victimes des substances, licites ou non, à l’origine d’addiction chez l’Homme. Parmi elles, l’ingestion accidentelle d’alcool peut être responsable d’intoxications sévères. Autre substance dont les effets sont encore peu connus chez l’animal : le tabac et l’inhalation passive des animaux qui vivent dans l’environnement de maîtres fumeurs.

 

Régulièrement, des chiens et des chats sont intoxiqués par des substances consommées par leurs propriétaires. Les médicaments humains sont les premières causes d’intoxication chez l’animal mais d’autres substances, licites ou non, peuvent entraîner des intoxications en cas d’ingestion accidentelle. C’est notamment le cas de l’alcool et du cannabis. Une autre substance à l’origine d’addiction chez l’Homme est suspectée d’être nocive chez l’animal : le tabac.

En ce qui concerne l’alcool, les jeunes animaux et plus particulièrement les chiens sont des victimes plus désignées que les autres en raison de leur comportement exploratoire et de leur propension à consommer ce qui passe à leur portée. Ils ont donc vite fait d’ingérer des boissons alcoolisées qui sont à leur portée, d’autant plus si elles sont sucrées.

Un jeune chien qui lèche le contenu des verres d’apéritif laissés sur la table basse, ce n’est pas si rare.

Malheureusement, l’alcool, ou plutôt l’éthanol contenu dans les boissons alcoolisées, peut être responsable d’intoxication a fortiori si la quantité ingérée est importante relativement au poids de l’animal. Chez lui, la toxicité de l’alcool est essentiellement aiguë plutôt que chronique. La dépendance à l’alcool, bien connue chez l’Homme, semble ainsi inexistante chez l’animal.

Quand ce dernier ingère de l’alcool, il est rapidement absorbé au niveau intestinal et distribué dans le sang et à tout l’organisme et ce encore plus rapidement si l’animal est à jeun.

 

L'alcool chez les animaux : Action dépressive sur le système nerveux central

La toxicité de l’éthanol est liée à son action irritante sur la muqueuse digestive et son action dépressive sur le système nerveux central, ce qui explique les pertes d’équilibre et le coma éthylique dont peuvent être victimes aussi bien les animaux que les humains.

Cliniquement, les symptômes d’une intoxication à l’éthanol sont digestifs et nerveux et apparaissent entre 15 minutes et 2 heures après l’ingestion. Après une phase d’agitation, le chien ou le chat peut manifester de la prostration, de l’hypothermie, avoir des difficultés à respirer, trembler. Des vomissements peuvent apparaître. Dans les cas graves, il peut tomber dans le coma et décéder par arrêt cardio-respiratoire.

L’ingestion ou la suspicion d’ingestion d’une boisson alcoolisée par un chien ou un chat doit donner lieu à une consultation vétérinaire en urgence. Le vétérinaire mettra alors en œuvre un traitement d’intoxication, visant à éliminer l’alcool de l’organisme et à soutenir les fonctions vitales de l’animal.

Le pronostic dépend de la dose ingérée, de la rapidité de la prise en charge et de l’état de santé de l’animal.

 

Le tabac chez les animaux : Fumeurs passifs

En ce qui concerne le tabac, l’exposition passive à la fumée de tabac est responsable de la survenue de cancers du poumon chez l’humain. Qu’en est-il des chiens et des chats qui vivent dans l’environnement de maîtres fumeurs ?

En réalité, avec le tabac, cette relation est plus floue qu’avec l’alcool ou les drogues, avec des constatations variables selon les études.

Par exemple, une étude cas-témoin publiée en novembre 2017 basée sur des enquêtes menées auprès de propriétaires ne montrait aucune association entre l’exposition à la fumée secondaire (quand le chien vit dans l’environnement d’un maître fumeur) et la prévalence du cancer primaire du poumon chez le chien alors que, chez l’Homme, cette exposition passive à la fumée du tabac est associée au cancer primaire du poumon. Les auteurs tempéraient cependant ce constat en insistant sur les limites de leur étude qui aurait pu empêcher la détection d’une association.

Dans tous les cas, il est certain que l’animal est concerné par l’exposition passive à la fumée de tabac puisqu’une autre étude a montré que la nicotine pouvait être extraite des poils du chat et que sa concentration reflétait même alors le niveau de consommation de ses maîtres. En effet, chez le chat, la concentration des poils en nicotine semble fortement associée à l’exposition ambiante du propriétaire à la fumée de tabac et pourrait même être utilisée comme biomarqueur pour l’exposition à la fumée de tabac. Cette constatation ouvre d’ailleurs la porte à de futures études pour évaluer si les chats exposés ont un risque accru de maladies spécifiques.