Ronronnement d'un chat : savoir l’interpréter

Bien plus complexe qu’il n’y paraît, le ronronnement n’est pas uniquement synonyme de félicité chez le chat. Pour bien l’interpréter, il faut notamment analyser le contexte dans lequel le chat émet ce type de vocalise. Décryptage d’un phénomène parfois mal interprété.
Le ronronnement est un phénomène naturellement présent chez de nombreux chats. C’est une caractéristique juvénile qui persiste à l’âge adulte chez nos chats domestiques mais qui est par exemple très rare chez les félins sauvages adultes.
Ce type de vocalise exprime en général un état émotionnel intense qui peut être positif ou négatif.
Ce « ronron » est inné chez le chat qui l’acquiert dès la naissance. Bien avant que ses autres sens et aptitudes ne soient opérationnels, les chatons ronronnent en tétant leur mère. On estime que le ronronnement serait un comportement infantile, destiné à communiquer avec la mère et attirer son attention.
Sa persistance à l’âge adulte, qu’on qualifie de néoténie, est à relier à la domestication du chat.
Sur un plan anatomique, le ronronnement proviendrait de la contraction rapide des muscles du larynx et du diaphragme, contraction qui entraîne une vibration des cordes vocales.
Toutefois, d’autres hypothèses ont été évoquées pour expliquer ce son si particulier.
L’absence de ronronnement chez les félins sauvages adultes et son remplacement par le rugissement serait, selon certains scientifiques, lié à une conformation différente du larynx et de l’os hyoïde dans ces deux catégories de félins, osseux chez les premiers, partiellement cartilagineux chez les seconds.
Toutefois, les bébés fauves peuvent eux-aussi ronronner. Cette capacité disparaît donc en général chez les adultes même si certains individus semblent cependant pouvoir la conserver, le son de « ronron » étant alors émis selon un mécanisme différent et seulement à l’expiration.
Quels sont les différents types de ronronnement d'un chat ?
Chez nos chats domestiques, il n’y a pas qu’un type de ronronnement mais de multiples vocalises de ce type qui diffèrent en fonction de leurs fréquence, intensité et durée. Par ailleurs, certains chats ronronnement plus que d’autres chez qui il peut même être inexistant.
Le ronronnement est émis à des fréquences sonores très basses (25 à 50 hertz). Des études ont montré un effet « thérapeutique » de telles fréquences c’est pourquoi le ronronnement peut être émis par le chat quand il est en situation de stress ou de grande souffrance pour s’auto-apaiser. Le ronronnement peut aussi être émis en fin de vie.
Quand il est émis dans des contextes de stress ou de douleur, certains chercheurs estiment que le chat ronronnerait alors dans l’objectif d’attirer l’attention de son humain et de lui demander en quelque sorte une protection.
Le plus souvent cependant, le chat ronronne lorsqu’il est dans un état de bien-être et dans un cadre rassurant.
Il est indéniable que le ronronnement apaise aussi les propriétaires des félins et cette action a fait l’objet de nombreuses études. Le ronronnement permettrait aussi de faciliter l’endormissement chez les humains !
En ronronnant, le chat exprime donc ses émotions. Généralement, le ronronnement quand il est émis dans un contexte positif est associé à une attitude physique détendue, voire même de laisser aller. Le chat peut garder ses yeux mi-clos et se tient souvent couché. Il présente une attitude de laisser aller, les yeux mi-clos, les muscles détendus.
Ronronnement du chat : son moyen de communication ?
Le ronronnement apparaît ainsi lorsque le chat est caressé par ses maîtres ou quand une chatte allaite ses petits.
Ce type de vocalise reste avant tout un mode de communication pour le chat, envers ses congénères et envers les humains.
Certains chats savent très bien en jouer et ronronnent pour solliciter leurs maîtres, réclamer une caresse ou à manger. Une étude récente a montré que le chat serait capable de moduler l’intensité de son ronronnement en fonction du contexte et de la demande sous-jacente qui accompagne ce comportement ! Une chercheuse américaine, Karen McComb a ainsi découvert que les chats émettaient un ronronnement spécial pour obtenir de leurs maîtres la nourriture désirée.
En présence de congénères, le chat peut ronronner en signe de soumission et d’état pacifique, pour désamorcer un conflit. Un chat qui a peur peut également ronronner pour manifester sa passivité ou se rassurer.
Cette traduction d’un état émotionnel intense est donc bien plus complexe qu’il n’y paraît et mérite d’être analysée en fonction du contexte dans lequel le ronronnement est émis pour pouvoir par exemple conduire son chat chez le vétérinaire quand une douleur sous-jacente est suspectée.