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Trafic animalier : des mesures pour le contrer

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Le trafic d’animaux sauvages est un des plus rentables au monde. En France, le site leader de la vente entre particuliers, leboncoin, vient d’interdire la mise en vente de toutes les espèces animales non considérées comme domestiques. D’autres mesures récentes ont été mises en place pour tenter de mettre un coup d’arrêt à ce trafic dont l’importance égale celles des trafics d’armes ou de drogue. 

 

Le site de vente en ligne leboncoin, premier site de vente entre particuliers en France, a interdit en collaboration avec son partenaire, le Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw), la mise en vente de toutes les espèces animales qui ne sont pas considérées comme domestiques en France, ce qui inclut les Nac exotiques, sur sa plate-forme. La même interdiction concerne la vente de produits dérivés de ces animaux.  

La collaboration entre Ifaw et leboncoin a été initiée en 2014, dans le but d’améliorer la mise en conformité des annonces avec la politique de la plate-forme, la législation et les conventions internationales, notamment la Cites*. En 2019, leboncoin avait franchi une étape supplémentaire en assurant avoir été le premier acteur européen à rejoindre la Coalition pour mettre fin au trafic d'espèces sauvages en ligne créée par Ifaw, WWF et Traffic. 

Le site interdisait déjà, depuis des années, les annonces concernant des objets contenant de l'ivoire puis, plus récemment, les annonces affichant des mentions telles que « imitation ivoire » ou « façon ivoire » et tout objet décrit comme étant fabriqué dans un matériau similaire à l'ivoire comme l'os, la résine, et même le plastique. 

 

Trafic d'espèces sauvages : un des plus lucratifs 

Loin d’être anodin, le trafic d’espèces sauvages est un des plus lucratifs dans le monde : il génère 9 à 20 milliards de dollars par an tandis que les sanctions encourues sont quasi nulles. 

Ses conséquences sont pourtant dramatiques. Les primates notamment, dont plus des trois quarts des espèces sont en voie d’extinction, en payent un lourd tribut.  

En France et en Europe, les espèces de primates les plus convoitées sont les singes magots (très à la mode dans les années 2000 et toujours recherchés), les singes d’Amérique du Sud (ouistiti, capucin, tamarin, saïmiris), les loris lents et douroucoulis, les lémuriens et singes africains. 

Le trafic du singe magot, qui se vendait dans toute l’Europe dans les années 60-70, est à lui seul responsable de la disparition de l’espèce bien avant la destruction de l’habitat, la pollution ou la chasse. Le singe magot est d’ailleurs passé en annexe 3 de la convention Cites uniquement à cause du trafic dont il est l’objet. 

Ce dernier explique également le déclin de 8 autres espèces de primates sur les 504 espèces connues (75 % d’entre elles sont en déclin et 60 % menacées d’extinction du fait des activités humaines). 

Le trafic animalier soulève par ailleurs des enjeux importants en termes de santé animale, santé publique et de conservation des espèces.

Rôle majeur des sites de petites annonces dans le trafic animalier

Dans ce trafic, les réseaux sociaux jouent un rôle majeur tout comme les petites annonces sur Internet. C’est pourquoi la décision du site leboncoin est à saluer. 

Une autre mesure va dans le même sens et est tout aussi louable : celle prise par la Commission européenne qui a adopté, le 26 février 2023, un plan d'action visant à lutter contre le trafic d'espèces sauvages au sein de l'Union européenne (UE). 

Ce dernier comprend 32 mesures axées sur trois priorités : prévenir le trafic et réduire l'offre et la demande de produits illicites issus d'espèces sauvages (comme par exemple la suspension de l'exportation d'objets anciens en ivoire en provenance de l'UE) ; renforcer la mise en œuvre des règles existantes et lutter plus efficacement contre la criminalité organisée en renforçant la coopération entre les services répressifs compétents tels qu'Europol ; renforcer la coopération entre les pays d'origine, de destination et de transit, au moyen notamment d'un appui financier stratégique de l'UE pour lutter contre le trafic dans les pays d'origine, contribuer à créer les capacités en matière d'application de la législation et fournir des sources de revenus à long terme aux communautés rurales vivant dans les zones où abonde la faune sauvage. 

Le trafic d’animaux sauvages est malheureusement toujours en augmentation dans le monde, la hausse constatée ayant même été spectaculaire ces dernières années. 

* Cites : Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction.