Tiques : lutter contre certaines idées reçues
Les tiques sont des parasites externes hématophages qui sont des agents de nuisances majeurs pour les chiens et les chats. Ces acariens véhiculent un certain nombre d’idées reçues, notamment en ce qui concerne leur biologie et la transmission d’agents pathogènes.
On compte près de 900 espèces de tiques, acariens hématophages qui sont, avec les puces, les principaux parasites externes du chien et du chat.
Les tiques sont problématiques par leur rôle direct mais aussi et surtout parce qu’elles sont vectrices d’agents pathogènes divers et plus ou moins graves.
Première des idées reçues qui les concernent, il n’y a pas que les tiques femelles qui soient dangereuses pour les animaux. En effet, les tiques mâles et femelles effectuent un repas sanguin, même s’il est plus important pour la femelle, de façon à lui permettre d’assurer la maturation de ses œufs. C’est elle qui correspond à la grosse tique gorgée bien visible sur un animal.
Dans certaines espèces, et notamment Ixodes ricinus, le repas sanguin du mâle est absent, ce dernier vivant sur les réserves accumulées aux stades de larve puis de nymphe qui, elles deux, font un repas sanguin.
Par ailleurs, il ne suffit pas d’enlever une tique sur un animal pour qu’elle meure. C’est pourquoi, les tiques enlevées doivent être tuées car elles risquent de se fixer sur un nouvel hôte (animal ou humain). Par contre, si la tique était bien gorgée et que son repas sanguin était terminé, elle va naturellement pondre puis mourir en se détachant de son hôte.
Utiliser un tire-tique
A la différence des adultes, les larves et nymphes de tiques bien fixées sur leurs hôtes meurent si elles sont enlevées avant la fin du repas de même que les femelles, correspondant aux grosses tiques gorgées qui ne pourront se fixer de nouveau.
Autre fait à connaître, il est préférable de ne pas enlever une tique à la main mais d’utiliser un dispositif de retrait spécifique (tire-tique). En effet, une action manuelle risque de ne pas suffire pour retirer le rostre de l’acarien qui restera fixé dans le derme et pourra provoquer un abcès cutané.
Par ailleurs, la manipulation d’une tique génère un stress qui peut induire une augmentation de la quantité de salive produite par la tique, cette salive étant vectrice potentielle d’agents pathogènes.
Chez la tique, la transmission d’un agent pathogène à la descendance (transmission transovarienne) n’est pas systématique et dépend des agents pathogènes. Elle a par exemple été montrée pour l’agent de la babésiose (piroplasmose) mais pas pour celui de la maladie de Lyme.
Transmission par la tique non systématique
D’autres voies de transmission d’agents pathogènes entre tiques existent comme la transmission lors de repas sanguin si deux tiques le prennent l’une à côté de l’autre.
Une autre idée reçue concerne la relative « immunité » de la tique vis-à-vis des agents pathogènes qu’elle véhicule. Au contraire, la présence de l’agent pathogène peut être à l’origine de lésions tissulaires chez la tique et responsable d’effets délétères chez cet acarien pouvant même aller jusqu’à sa mort.
En ce qui concerne la transmission d’agents pathogènes à l’hôte, en l’occurrence le chien ou le chat, elle n’est pas systématique tout simplement car les tiques ne sont pas toujours infectées par des agents pathogènes. Leur contamination est même assez faible et varie en fonction de plusieurs facteurs (espèces de tiques, région, agent pathogène…).
Une même tique peut, par ailleurs, être co-infectée par plusieurs agents pathogènes simultanément et être responsable de co-infections chez l’animal.
La tique est un parasite très résistant et un simple lavage de l’animal ne suffira pas à la tuer contrairement à ce que pensent parfois les propriétaires.
Au contraire, l’immersion dans l’eau induit un réflexe chez la tique qui lui permet de survivre. Laver son chien ne suffira donc pas à le déparasiter !