Salon International de l’Agriculture : pour Alexandre Balzer, président de la Centrale Canine, « L’engouement pour le chien est très net dans notre société. »

Dans le cadre de la 60e édition du Salon International de l'Agriculture, six questions ont été adressées à Alexandre Balzer, président de la Centrale Canine et co-fondateur d'Ingenium Animalis, la société en charge du Fichier National I-CAD. Cette entrevue met en lumière les récentes évolutions au sein de cette fédération ainsi que la perspective d'Alexandre Balzer sur les tendances émergentes dans le secteur animalier.

 

1. La Centrale Canine est l’un des exposants clés/historiques du salon. Quels sont pour vous/pour les éleveurs canins les enjeux de cette participation ?

Le Salon de l’Agriculture et le concours général agricole qui s’y déroule sont des évènements majeurs dans la cynophilie. Le salon représente une formidable vitrine de l’élevage français. Il permet de montrer l’excellence du travail des éleveurs sélectionneurs, au profit des races canines. Le pavillon des chiens est l’un des plus visités du salon. L’engouement pour le chien est très net dans notre société, et c’est l’occasion unique de voir les plus beaux chiens de chaque race. De plus, être vainqueur du concours général agricole est une des récompenses les plus estimées dans le monde de l’élevage. C’est la mise en valeur des qualités du chien de race.

Bien évidemment, la Centrale Canine participe activement à l’organisation et la réception des éleveurs et exposant au salon. Nous sommes chaque année présents avec un grand stand, couplé depuis quelques années au LOOF, et un ring d’honneur où sont présentés les chiens. Par ailleurs nous organisons aussi des présentations des races au public ainsi qu’un village de chiens de races.

 

2. Quelle sera l’actualité de la Centrale Canine pour cette 60^ème édition du Salon de l’Agriculture ? (ou les actualités…)

Le Salon de l’Agriculture permet à la Centrale Canine de rencontrer les élus de la République et les responsables des grands organismes d’élevage. C’est un rendez-vous incontournable pour tisser des liens forts entre les différents partenaires du monde agricole. Nous informons aussi les élus sur nos activités et nos grands événements de l’année : le championnat de France du chien de race, le trophée des chiens héros, la Semaine nationale du chien… Nous allons d’ailleurs particulièrement communiquer sur cette dernière : la Semaine nationale du chien 2024 aura lieu du 28 septembre au 6 octobre. Après le succès de la première édition en 2023, plusieurs centaines d’évènements sont attendus pour cette 2^e édition, dédiée à la pratique du sport avec son chien. Nous profiterons du salon et de nos rencontres avec les maires pour mettre en avant ce fabuleux moment de communication sur les bienfaits de la relation Homme/chien, de l’intégration du chien dans la ville, du respect de la condition animale et de la prévention des abandons. Les élus locaux sont très souvent les premiers concernés avec les chiens de leurs administrés. La semaine nationale du chien est alors un beau coup de projecteur sur cette prévention indispensable et une belle animation en ville.

 

3. Les animaux de compagnie, et plus particulièrement les chiens et les chats occupent une place de plus en plus importante au sein des foyers français – en nombre, mais également symboliquement… Quel est l’impact de cette évolution sur l’activité des éleveurs ?

Le chien et le chat deviennent des membres à part entière des familles. Le chien est le confident, l’ami toujours fidèle et le parfait compagnon de route. Le choix de la race dépend alors du caractère du maître, de son activité et de son temps libre… les éleveurs sont dès lors les principales sources de renseignements pour le choix de la race du chiot. Ce sont des professionnels qui savent orienter les futurs maîtres vers le bon sujet. Les éleveurs sont ainsi des pièces centrales dans la bonne réussite d’une adoption. C’est une partie importante de leur travail.

La lutte contre les abandons passe bien évidemment par une adoption réfléchie et réussie. Les éleveurs sont sensibilisés à cette action. Le travail de sélection, d’élevage et de sociabilisation sont ainsi mis en avant.

 

4. Ingenium animalis, que vous avez co-fondé avec le SNVEL, a remporté une nouvelle délégation de 10 ans pour la gestion du Fichier National I-CAD et se positionne comme expert de la donnée animale auprès des acteurs de la filière. Quelles sont vos ambitions pour son développement ?

Le travail mené avec le SNVEL depuis maintenant plus de 10 ans porte ses fruits. Ingenium animalis est une très belle réussite et montre que deux grands acteurs de la cynophilie ont pu travailler ensemble en une belle synergie, au service des propriétaires de carnivores domestiques. De nouveaux défis et de nouveaux services sont mis progressivement en place concernant les éleveurs, des bases de données concernant les chiens de protections, les évaluations comportementales… Il est important que Ingenium animalis puisse devenir la référence dans les bases de données pour les animaux domestiques.

En 2024, le siège de la société sera transféré à Montreuil, en lieu et place des deux bâtiments existants. Cette nouvelle adresse sera l’opportunité de grandir en efficacité et en esprit d’entreprise. Une belle aventure pour les 10 ans à venir.

 

5. Suite à la loi de Santé Animale, la Base Nationale des Opérateurs chiens, chats, furets a ouvert en fin d’année en vue de recenser l’ensemble des opérateurs de la filière et à terme de lutter contre les trafics en facilitant le contrôle des annonces de vente. Comment cet outil est-il accueilli par les éleveurs canins ?

La Base Nationale des Opérateurs chiens, chats et furet est encore peu connue. Elle méritera une campagne de communication afin de préciser son but et ses rôles. Mais c’est une avancée significative dans le recensement des professionnels et ainsi lutter contre les trafics et la maltraitance animale qui est souvent sous-jacente dans ces situations. En contrôlant les origines des chiens, des reproducteurs et ensuite des ventes, il sera beaucoup plus facile de lutter contre ces élevages abusifs. La grande majorité des éleveurs est bien entendu favorable pour lutter contre ces dérives, au profit de tous ceux qui travaillent avec sérieux, éthiques et respect.

 

6. En matière de lutte contre les abandons et contre la maltraitance animale, quelles seraient selon-vous les évolutions nécessaires ?

La lutte contre les abandons et la maltraitance doit passer essentiellement par la prévention et l’information des maîtres. Les achats impulsifs doivent être combattus, au profit d’achats raisonnés et expliqués. La Centrale Canine prend toute sa part dans l’information du grand public sur les conséquences de l’adoption d’un chiot, en termes de temps, d’investissement, de budget… Je ne pense pas que la stigmatisation des particuliers, ou des éleveurs au profit des refuges, soit le bon combat. Il faut surtout faire comprendre au futur adoptant que l’on s’engage pour plus de 10 ans avec son animal, que cet engagement est fort et impactant… Je ne crois pas en la multiplication des interdits et des règlementations compliquées, mais bien en la sensibilisation du public et en particulier des jeunes enfants, qui seront les propriétaires de chiens de demain.

 

Retrouvez la Centrale Canine au stand 7.2 C079, secteur Chiens et Chats (Hall 7.2) du Salon International de l’Agriculture.