Obésité chez les animaux de compagnie : au-delà de l’esthétique
L’obésité chez les animaux de compagnie : loin de n’avoir que des conséquences esthétiques, c’est une maladie qui concerne de plus en plus les chiens et les chats. La gestion de cette affection est multimodale et implique des mesures alimentaires et hygiéniques, voire médicales.
D’où vient l’obésité chez les animaux de compagnie ?
Un manque d’exercice
Véritable fléau de notre société moderne, l’obésité touche aussi nos animaux de compagnie et semble même s’étendre encore plus rapidement dans la population féline que canine.
Il faut dire que les chiens et chats des foyers français sont aujourd’hui majoritairement détenus pour jouer ce rôle d’animal de compagnie et qu’on ne leur confie plus guère les tâches pour lesquelles ils ont été sélectionnés (chasse aux souris, conduite des troupeaux, gardiennage…) et qui leur permettaient de garder la ligne ! Surnourris et sédentarisés, les animaux de compagnie grossissent.
Ce phénomène de surpoids toucherait de 30 à 40 % des chiens et des chats, une proportion variable selon les études mais qui se rapproche des statistiques humaines.
Bien sûr, tous les individus ne sont pas obèses et les chiens et chats actifs et sveltes sont, heureusement, encore nombreux. Car l’obésité naît d’un déséquilibre de la balance énergétique entre dépenses et apports alimentaires.
Elle est également favorisée par un certain nombre de facteurs de risque :
- la race de l’animal : prédisposition connue au surpoids des retrievers…
- l’âge : les animaux âgés sont les plus touchés.
- la stérilisation, qui implique de diminuer les apports énergétiques de 20 % et prédispose à l’obésité si ce n’est pas le cas.
- le mode de vie : un chat qui sort versus chat d’intérieur, chien de travail, de chasse versus chien de compagnie…
- l’alimentation.
- …etc.
La composante génétique
Au-delà de la race, il semble que des lignées familiales soient prédisposées à ce fléau et que le seul déséquilibre énergétique (ration alimentaire trop riche ou trop abondante et dépenses énergétiques insuffisantes) ne suffise pas à expliquer l’installation de l’obésité qui est en fait un phénomène beaucoup plus complexe.
Ainsi, à côté des facteurs environnementaux, interviendrait une composante génétique qui concourrait à déterminer la prédisposition d’un sujet. C’est pourquoi, certaines races, voire lignées familiales, sont prédisposées à la prise de poids.
L’obésité est dangereuse pour tous les animaux mais impacte encore davantage les individus vulnérables, atteints d’affections chroniques comme des cardiopathies, des affections endocriniennes, une insuffisance rénale…
Quelles sont les conséquences de l’obésité chez les animaux de compagnie ?
Face à ce fléau qui s’étend, un levier d’action passe d’abord par la sensibilisation des propriétaires car bien souvent, ils ne sont pas conscients des conséquences délétères pour la santé et le bien-être de leur animal et minimise ce qui est un réel problème de santé.
Les impacts de l’obésité sur un organisme sont en effet multiples : intolérance à l’effort, mauvaise résistance à la chaleur, essoufflement quasi permanent, surcharge des articulations majorant des problèmes chroniques de type arthrose, surcharge de travail également pour le cœur prédisposant aux affections cardiaques, maladies endocriniennes favorisées, tumeurs également (influence néfaste démontrée de l’obésité sur l’apparition des tumeurs mammaires et de la vessie), etc.
La maladie est particulièrement difficile à prendre en charge car les récidives sont fréquentes. Elle nécessite une surveillance constante et régulière.
Il importe d’agir à plusieurs niveaux et tout d’abord de montrer son animal à un vétérinaire si on constate une prise de poids qui s’installe pour écarter toute maladie qui pourrait en être responsable (hypothyroïdie ou syndrome de Cushing par exemple).
Alimentation et exercice : 2 solutions pour lutter contre l’obésité
Ensuite, quand toute hypothèse organique est écartée, la prise en charge repose sur le duo alimentation et exercice. Il convient de revoir à la baisse les apports alimentaires en réduisant la ration ou en optant pour un aliment light à teneur calorique réduite.
Ces aliments ont en commun certaines caractéristiques nutritionnelles. Ils sont pauvres en lipides, riches en protéines et en fibres (permettant d’accroître la sensation de satiété) et ont une teneur énergétique plus faible. Ils sont limités en glucides pour prévenir leur conversion en gras. Ils restent cependant équilibrés au niveau nutritionnel.
Dans ce domaine, un grand nombre de références sont disponibles sur le marché, y compris des aliments diététiques, proposés par les vétérinaires, qui permettent de coupler l’approche anti-obésité à la gestion d’une maladie chronique dont pourrait souffrir l’animal en parallèle.
Bien sûr, les restes de tables et friandises sont à proscrire ou, si ce n’est pas possible, il faudra alors intégrer leur apport calorique dans le calcul de la ration journalière et la diminuer d’autant.
Ce volet nutritionnel doit être complété par un autre, centré sur l’hygiène de vie. Il importe d’encourager la pratique d’un exercice régulier et modéré que le vétérinaire conseillera en fonction de l’état clinique de l’animal et de son âge.
Augmenter la fréquence et/ou la durée des balades, opter pour la pratique d’une activité sportive canine, confier son chien à un promeneur, laisser sortir son chat… Les options possibles sont nombreuses pour établir un programme d’activité à la carte pour son animal.
Les jouets distributeurs de croquettes ont une place à part entière dans le programme de maîtrise du poids de l’animal et permettent de rationner l’alimentation tout en occupant et distrayant le chien et en l’incitant à pratiquer une activité physique. Une combinaison gagnante.
Dans tous les cas, la lutte contre l’obésité chez les animaux de compagnie se raisonne sur le long terme pour éviter les rechutes et effets rebonds qui existent aussi chez l’animal.