Pet at work : une bonne idée…sous conditions
Grande tendance des années 2020, le pet at work, en français emmener son animal de compagnie au travail, fait l’objet de nombreuses études et publications mais reste peu mis en pratique. Pourtant, un grand nombre de salariés aimeraient pouvoir venir travailler avec leur chien ou leur chat. Pour que cette option soit profitable pour tous, y compris pour l’animal, des règles sont à respecter.
40 % des Français aimeraient que les chiens soient davantage acceptés sur leur lieu de travail. Ce chiffre grimpe à 53 % quand on interroge uniquement les possesseurs de chiens.
Dans la réalité, seuls 9 % des Français ont un employeur qui autorise la présence des chiens sur leur lieu de travail. Un pourcentage faible mais qui grimpe néanmoins puisqu’il n’était que de 7 % en 2021.
Ces chiffres émanent du dernier baromètre « Les français et le chien » 2024 réalisé par l’institut de sondage CSA pour le compte de la Centrale canine.
Le sujet de l’animal de compagnie au travail est devenu un vrai sujet de société, les propriétaires, sensibilisés au bien-être animal, étant de moins en moins favorables à laisser leur animal seul de longues heures durant.
Par ailleurs, en plus d’améliorer le bien-être de l’animal, les avantages de sa présence sur le lieu de travail sont nombreux et démontrés pour les collaborateurs et les employeurs.
Ce mouvement est apparu aux Etats-Unis puis a été popularisé en France par plusieurs entreprises dont Purina.
Productivité favorisée
D’autres ont diligenté des enquêtes pour les analyser. Ainsi, SantéVet, leader de l’assurance santé animale en France, avait réalisé, en 2018, un sondage avec Ipsos qui montrait que les animaux de compagnie augmentent le bien-être de leur propriétaire, les apaisent, diminuent leur stress, leur anxiété et leur solitude. Ces vertus peuvent être transposées sur le lieu de travail et s’appliquent dès lors aux autres collaborateurs de l’entreprise.
Par ailleurs, il a été montré que la présence d’un animal favorisait la productivité et la socialisation au travail, était bénéfique à l’équilibre vie professionnelle et vie privée et avait par ailleurs un avantage économique puisqu’elle permet de réduire les dépenses de garde de l’animal au quotidien.
Pour que ces bienfaits opèrent, les propriétaires de chiens doivent néanmoins respecter certaines règles.
Ainsi, chez SantéVet qui a ouvert cette possibilité à ses salariés, deux ambassadrices ont été désignées et ont rédigé, sous le contrôle du service RH, une charte que chaque employé doit signer pour pouvoir venir avec son chien au travail.
Purina fait la promotion du Pets at work qu’elle a inscrit comme un de ses 10 engagements « Purina in society » et propose d’accompagner les entreprises qui le souhaitent pour concrétiser ce projet.
De leur côté, les vétérinaires du réseau Anicura encouragent également cette pratique « mais sous certaines conditions visant à garantir le bien-être de l’animal de compagnie ».
Surveiller les signes d’inconfort
Ces conditions relèvent tant d’un point de vue éducatif que sanitaire.
« Il est nécessaire de rester vigilant au comportement de l’animal dans un environnement professionnel : des signes de stress ou d’inconfort manifestés par des gémissements ou des bâillements traduisent des comportements de fuite ou d’agitation », explique Anicura.
En effet, tout comme on commence à le prendre en compte en médiation animale, le bien-être de l’animal est lui aussi au cœur de la démarche. Si certains chiens seront ravis d’accompagner leur maître au travail, pour d’autres, ce changement de lieu, plus bruyant, plus peuplé, pourra être source de stress et les propriétaires doivent y être attentifs.
Il conviendra donc d’adapter les animaux en les habituant progressivement à l’environnement professionnel de leur propriétaire en veillant également à ce que la superficie du bureau soit adaptée, que ce dernier soit sécurisé pour recevoir un animal, que le chien accepte les autres animaux de compagnie d’il y en a de présents, etc. La sociabilité de l’animal envers les personnes qu’il ne connaît pas est un prérequis indispensable pour prévenir tout risque d’agression.
L’état de santé de l’animal ainsi que son âge peuvent aussi constituer une contre-indication, notamment si le chien a besoin de sortir fréquemment.
L’environnement de travail doit être conforme aux habitudes de vies et aux besoins physiques du chien.
Enfin, l'hygiène revêt une importance capitale. Il faut s’assurer que son animal de compagnie soit à jour de ses vaccins, exempt de maladie ou de parasites comme les puces.
A ces conditions, la présence d’un animal sur un lieu de travail ne sera que bénéfique pour tous, humains et animaux.