Affections de l’appareil reproducteur de la chatte : les connaître pour les prévenir
Si elles sont rares chez le mâle, les affections de l’appareil reproducteur sont assez fréquentes chez la chatte à commencer par les redoutables tumeurs mammaires, très fréquemment malignes dans cette espèce. Connaître ces maladies permet de raisonner leur prévention.
Chez les chattes, la puberté survient autour de 6 mois. Dès lors, si elles ne sont pas stérilisées, elles peuvent être concernées par diverses affections de l’appareil reproducteur dont l’incidence augmente avec l’âge.
Deux affections de l’appareil reproducteur femelle sont particulièrement à connaître en raison de leur gravité : le pyomètre et les tumeurs mammaires. Il en existe d’autres comme les tumeurs ovariennes ou les affections qui surviennent autour de la mise-bas.
Ces affections surviennent chez la chatte non stérilisée et sont donc à surveiller si tel est le statut physiologique de l’animal.
Le pyomètre est une infection de l’utérus qui se développe après un cycle de chaleurs, généralement dans les 3 à 8 semaines suivantes. L’utérus se remplit de pus qui peut soit s’écouler à l’extérieur (pyomètre dit à col ouvert) soit s’accumuler dans l’utérus (pyomètre dit à col fermé, encore plus grave).
Pour rappel, la chatte est une espèce à cycle sexuel saisonnier, les chaleurs se déclenchant généralement au printemps. Elles sont interrompues par le coït mais se répètent si la chatte n’est pas saillie par un mâle.
Risque avec la pilule contraceptive
Les chaleurs entraînent une ouverture du col de l’utérus susceptible de laisser entrer des bactéries plus ou moins pathogènes. Lorsque le col se referme après les chaleurs, des bactéries peuvent se retrouver piégées dans l’utérus et y proliférer, générant une inflammation puis une infection.
L’utérus se remplit alors de pus (pyo signifiant pus). Un risque de pyomètre existe également après une mise-bas.
Les chattes âgées sont davantage prédisposées à cette affection qui est également favorisée par la prise régulière de pilule contraceptive.
Pour diagnostiquer un pyomètre, l’imagerie et de préférence l’échographie, est l’examen de choix. Une prise de sang permettra également de quantifier l’infection et de mettre en évidence une atteinte éventuelle d’autres organes. Le risque majeur du pyomètre est en effet la septicémie, c’est-à-dire la diffusion de l’infection à distance de l’utérus et également l’apparition d’une péritonite en cas de rupture de l’utérus qui est de très mauvais pronostic.
Pour les propriétaires, il peut être assez simple de repérer un pyomètre à col ouvert dès lors qu’ils aperçoivent des écoulements nauséabonds qui proviennent du vagin de leur chatte. Dans certains cas, ils ne seront pas détectables si la femelle se lèche mais ce seul comportement pourra constituer un signe d’alerte.
D’autres signes doivent alerter comme une augmentation de la prise de boisson et l’émission plus fréquente d’urine. Une baisse d’activité, un ventre gonflé, de la fièvre sont également possibles.
Les affections de l'appareil reproducteur de la chatte : une urgence vétérinaire
En cas de pyomètre, le pronostic dépend de la rapidité de la prise en charge vétérinaire. Le traitement consiste à réhydrater l’animal par une perfusion avant d’intervenir chirurgicalement pour retirer l’utérus et les ovaires. Un traitement médical est possible mais rarement proposé car le risque de récidive est important.
Autres affections de l’appareil reproducteur graves et malheureusement assez fréquentes chez la chatte non stérilisée, les tumeurs mammaires sont le troisième cancer le plus répandu dans cette espèce. Dans environ 90 % des cas, elles sont malignes chez la chatte.
Cliniquement, elles se manifestent initialement par l’apparition de nodules au niveau des mamelles. Sans prise en charge, ces derniers vont grossir, peuvent proliférer et s’ulcérer, voire, aux stades plus tardifs, métastaser dans d’autres organes du corps.
Le traitement de ces tumeurs est chirurgical et consiste à retirer les nodules qui sont ensuite analysé en laboratoire. La stérilisation de l’animal est souvent conseillée simultanément.
Selon la nature de la tumeur, un traitement par chimiothérapie peut être conseillé en relai.
Comme pour le pyomètre, la prise de pilule contraceptive est un facteur de risque majeur de tumeur mammaire et cette mesure de stérilisation médicale est de plus en plus déconseillée chez la chatte.
Contre toutes ces affections de l’appareil génital, la mesure de prévention la plus efficace est la stérilisation. Si la balance bénéfices-risques de cette intervention peut être remise en question chez la chienne, en fonction des races notamment, ce n’est pas le cas chez la chatte, les avantages de la stérilisation dépassant largement ses possibles inconvénients.
Dès lors cette opération dite de convenance est fortement recommandée pour toutes les chattes qui ne sont pas destinées à la reproduction. Idéalement et pour avoir un effet préventif maximal sur les tumeurs mammaires, elle doit être réalisée avant les premières chaleurs, soit autour de 5 à 6 mois.